L’hospitalisation de Fidel Castro, annoncée
le 31 juillet 2006, en même temps que le
passage temporaire du pouvoir à son frère
Raúl ont fait couler beaucoup d’encre.
Cependant, les schémas d’analyse entourant
la question de la succession du lider maximo développés au cours des années 1990, au lendemain de la chute du bloc soviétique, ne correspondent plus à la réalité cubaine
d’aujourd’hui, car la place de Cuba dans la géopolitique internationale a passablement changé depuis le début du troisième millénaire. De nouveaux acteurs sont entrés
en jeu et leurs relations avec Cuba se sont établies et se développent sur des bases fort différentes de celles qui prévalaient auparavant.
La présente chronique tracera un portrait de la situation géopolitique de Cuba afin de donner un aperçu des enjeux auxquels seront confrontés les éventuels successeurs de Fidel Castro ainsi que les pays qui pourraient vouloir influer sur l’avenir de l’île. Nous verrons que, loin d’avoir été maintenu dans l’isolement par suite du renforcement, entre 1992 et 2004, de l’embargo imposé par les États-Unis d’Amérique (EUA) en 1962, Cuba a consolidé ses relations avec ses voisins, ainsi qu’avec plusieurs autres pays, et que ces liens tendent à se renforcer plutôt qu’à se relâcher. À ce propos, nous aurons l’occasion de souligner que le plus grand
changement dans la politique extérieure cubaine depuis la chute du bloc soviétique réside dans l’émergence du Venezuela et de la Chine en tant que principaux alliés de Cuba sur la scène internationale.
Source : La Chronique des Amériques, septembre 2006, n°29, Observatoire des Amériques (www.ameriques.uqam.ca), Université du Québec à Montréal (UQAM).