Tout d’abord vint le 11 avril ; l’aventure du coup d’État. Faisant fi des principes démocratiques et des valeurs de la légalité, la vieille garde politique emprisonna un président élu par le vote populaire et installa un gouvernement usurpateur, dont la première initiative fut d’abolir la Constitution et supprimer les institutions civiles.
Puis ce fut décembre. La même vieille garde en appela à la paralysie du pays, pour se précipiter sur le chemin du sabotage de l’industrie pétrolière. Elle infligea ainsi une blessure profonde à l’économie nationale. Près de huit milliards de dollars de pertes, tel est le bilan de l’arrêt des exportations pétrolières et des dommages causés aux installations de PDVSA. L’objectif n’avait pas changé : il fallait renverser un gouvernement, même au prix de toutes les violations, abus ou stupidités.
Il n’y a pas de moyen ou de ressource que la vieille garde n’ait usé pour éliminer Chávez et étrangler la jeune révolution bolivarienne. Désormais, elle a levé son masque de respectabilité qu’elle a portait alors qu’elle invoquait l’ordre et la loi pendant ces quarante ans de fiascos, d’endettement, de privilèges, de corruption et d’accaparation de la richesse par une minorité.
Elle n’a même plus de scrupule à engager des tueurs à gage : soixante-douze dirigeants agricoles sont ainsi tombés sous les balles assassines. L’un d’entre eux s’appelait Jorge Nieve, de l’état d’Apure ; un autre était Armando GarcÃa, à Encontrados.
Pas plus qu’elle n’a de scrupule à ordonner l’exécution de trois soldats et de la fiancée de l’un d’entre eux, tous assidus de la place Francia d’Altamira, comme l’a avoué le caporal Pedro Sifontes. Recourir au terrorisme n’empêche pas non plus cette vieille garde de dormir. Ainsi, il est prouvé que les attentats à la bombe contre les représentations diplomatiques de l’Espagne et de la Colombie à Caracas, et contre l’immeuble où se réunissait la Table de négociations, faisaient partie du plan des aventuriers putschistes.
Mais lorsque la dignité nationale est bafouée à la résidence de l’Ambassadeur des États-Unis, la vieille garde justifie et se tait. Ayant perdu son identité vénézuélienne, elle se traîne, servile, et fait la génuflexion devant les interventionnistes, pressés d’être sous la tutelle étrangère.
Poussée par la haine et la rancÅ“ur, aucun moyen ne lui est étranger, ni le terrorisme, ni le coup d’État, ni le recours aux assassins contre des dirigeants agricoles, ni le sabotage de l’économie, ni les campagnes de mensonges et d’intoxication dont elle bombarde quotidiennement le citoyen commun, dans cette guerre idéologique pour s’approprier sa volonté.
Les visages les plus récents de l’aventure sont sortis de l’ombre lors de l’embuscade montée contre une unité de la Garde nationale et la provocation contre les habitants de la paroisse Sucre de Caracas, pendant la manifestation dite « Reconquête de l’Ouest  ». Il s’agit encore d’un plan désespéré visant à empêcher la création d’un climat pacifique, de stabilité politique, indispensable pour soigner les blessures infligées par le lock-out patronal et mafieux de décembre et relancer l’économie nationale.
Traduction : Gil B. Lahout, pour RISAL.
Source : ALTERCOM.