L’objet de cet article est de présenter le contexte historique récent dans lequel survint la victoire de la « nouvelle gauche  » équatorienne, avec l’élection du colonel Gutierrez au second tour de l’élection présidentielle de 2002. On y analyse les facteurs de précarité de la démocratie, dans ce pays andin de douze millions d’habitants, suivant deux axes : la crise de la gouvernance et la viabilité politique des réformes néolibérales. Dans une première partie, on rappelle les événements allant de la transition démocratique de 1979 à l’élection de Lucio Gutierrez, qui s’accompagnèrent de l’institutionnalisation du mouvement indien. Dans une seconde partie, on analyse la crise institutionnelle, le rôle de l’armée et la crise économique (qui mena à la dollarisation en 2000) comme les facteurs récurrents de la crise de la gouvernance, avant de s’interroger sur les conditions de la viabilité politique des réformes néolibérales annoncées par le nouveau gouvernement.
Guillaume Fontaine est sociologue. Enseignant chercheur de FLACSO Ecuador.