Depuis 1987, les Etats-Unis présentent chaque année une résolution contre Cuba à la Commission des droits de l’homme de Genève. Rédigée à Washington, elle est maintenant promue par divers pays latino-américains, sur ordre du gouvernement étasunien, pour des questions de relations publiques et de stratégie politique. En effet, l’immense majorité des précédents textes proposés ont été rejetés par la Commission à cause de leur caractère factuel lacunaire et de leur teneur tendancieuse et arbitraire. La prochaine résolution sera probablement présentée par le Costa Rica au mois d’avril 2004.
Considérer Cuba comme une dictature, comme l’ultime régime non démocratique du continent américain, est quasiment devenu une platitude de première dimension que les transnationales de l’information présentent comme un état de fait indiscutable. Ce point de vue est considéré comme tellement vérace qu’aucune analyse de la problématique cubaine ne semble nécessaire. Il ne va pas sans dire qu’il a pleinement sa place dans l’éventail médiatique, éminemment sélectif, des opinions acceptables. La plupart des jugements portés à l’égard de l’Ile des Caraïbes proviennent d’un arsenal d’opinions préconçues, soigneusement alimenté par la propagande étasunienne depuis le triomphe de la Révolution en 1959.
Il est urgent, par conséquent, de reléguer les préjugés idéologiques au second plan, et d’aborder la structure sociétale cubaine à partir d’un principe d’honnêteté intellectuelle. Pour cela, une brève perspective historique et une analyse comparative, à partir d’une assise factuelle précise et concrète, de la nation cubaine avec le reste de l’Amérique latine et du monde sont nécessaires. Si l’étude comparative est à manier avec précaution, elle est indispensable à une compréhension de la réalité révolutionnaire cubaine, car il est délicat de critiquer empiriquement un modèle sans s’en référer à un autre. A moins que l’on préfère cultiver le flou et les idées reçues pour des impératifs idéologiques.
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