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Depuis le mois d’aoà »t 2006, les Boliviens ont entamé le difficile processus de réécrire la constitution du pays, à travers l’élection de 255 représentants élus au suffrage
universel pour former une Assemblée constituante. Ces élus doivent produire une nouvelle Constitution pour le mois d’aoà »t 2007, un document qui sera ensuite soumis à l’approbation du peuple par voie de référendum. Les enjeux sont énormes si on considère la portée des propositions qui ont été formulées par de multiples acteurs sociaux et politiques, et ce depuis bien avant la mise sur pied de cette Assemblée. En effet, en 1990 déjà , une des organisations
autochtones importantes du pays avait pour la première fois revendiquée la tenue d’une Assemblée constituante. Cette demande populaire s’est par la suite généralisée pour atteindre un niveau de légitimité sans précédent à partir des années 2000.
Reconnaissance de nations autochtones, autonomie départementale, contrôle sur les ressources naturelles, renouvellement des institutions de l’État, tous ces sujets sont au coeur des débats nationaux de façon quotidienne depuis le mois d’avril dernier, alors que les élus à l’Assemblée ont commencé à ordonner, synthétiser et discuter les propositions reçues de partout au pays.
Dans les lignes qui vont suivre, nous tenterons de dégager les principaux points en litige en les rattachant au contexte plus général de l’élection du MAS (Movimiento
al Socialismo) et de son chef Evo Morales à la tête du pays en décembre 2005. Cette élection marque en effet une rupture majeure dans l’histoire politique de la Bolivie, et le fait que l’Assemblée constituante soit formée de représentants issus de listes partisanes implique que celle-ci soit nécessairement le lieu de l’expression du projet du MAS, et de l’opposition que celui-ci
suscite au sein de divers secteurs.(...)
Source : La Chronique des Amériques, juin 2007, n°14, Observatoire des Amériques (www.ameriques.uqam.ca), Université du Québec à Montréal (UQAM).