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L’opposition a lancé des actions de toutes sortes contre le programme bolivarien dirigé par le président Hugo Chavez, du coup d’État aux attentats, grèves, sabotages économiques jusqu’à la fermeture des écoles, la fermeture des banques et les appels à l’insubordination.
Et dans cette campagne de nature fascistoïde, les putschistes et leur presse ont lié le nom de Cuba à des diatribes et des mensonges et ont dit que le gouvernement vénézuélien a envoyé ses agents se préparer à La Havane.
Cette calomnie m’a servi d’inspiration pour faire une recherche sur la véritable nature de ces « agents ».
Martha Bolivar, coordonnatrice de l’Entente de santé Cuba-Venezuela à la présidence de la République Bolivarienne, explique pour Granma international qui sont les prétendus agents de son pays qui se trouvent à La Havane ou qui sont rentrés dans leur patrie après avoir reçu un traitement médical dans l’île.
La jeune sociologue de 31 ans raconte le plan :
« À partir du 30 novembre 2000, nous avons effectué le premier vol avec des patients vénézuéliens devant être soignés à Cuba. À cette occasion, nous avons amené 48 malades. Ce fut une expérience très belle puisque c’était le premier contact de ce genre avec les personnes les plus nécessiteuses de mon pays, qui avaient parcouru tout le système de santé vénézuélien sans recevoir de réponses positives ».
« C’est pour cela que le président Chavez a considéré cette entente comme une bannière pour donner une réponse à cette population dans le besoin ».
Comment savez-vous qui est le plus dans le besoin ?
« En principe, parce que nous avons le contact direct avec eux. Nous rencontrons ceux qui font une demande dans toutes les régions du pays.
Actuellement, dans la base de données, nous avons quelque 10 700 demandes à venir à Cuba recevoir des soins médicaux. Avec le dernier vol, le 51e, 51, 3 120 patients ont déjà voyagé, en plus de 2 699 accompagnateurs, c’est-à -dire un total de 5 819 Vénézuéliens. De ceux-ci, 1 202 ont été soumis à Cuba aux interventions chirurgicales les plus variées, y compris des greffes de moelle et des opérations du cÅ“ur, entre autres. »
Comment fait-on la sélection de ceux qui ont la priorité ?
« La grande majorité des bénéficiaires jusqu’à maintenant sont des personnes à très faible revenu, sans vouloir écarter les autres qui possèdent quelques ressources, nous nous guidons selon des normes médicales et humaines car il y a beaucoup de cas qui, même en ayant les ressources, ne pourraient recevoir l’attention et les services médicaux que Cuba leur apporte gratuitement.
La santé est un droit de tout être humain. Mais les personnes sans moyens économiques ont la priorité. Par exemple, une opération de cardiopathie congénitale pour un enfant dans les cliniques privées vénézuéliennes ne coà »te pas moins de dix millions de bolivars, soit quelques 5 500 dollars. »
Que pensez-vous de ceux qui dans votre pays disent que Cuba prépare des agents de Chavez ?
« Ce sont là des critères de mercenaires. Ce que veulent ces oligarches, c’est de retrouver l’espace qu’ils ont perdu.
Quand les patients soignés à Cuba rentrent au Venezuela et descendent à l’aéroport de Maiquetta, c’est une formidable expérience, gratifiante pour tous ceux qui comme moi travaillent dans le cadre de cet accord et pour leurs familles.
Une des choses qui les impressionne le plus, c’est la qualité humaine avec laquelle ils sont traités à Cuba par les médecins, les infirmières, les travailleurs de La Pradera et des autres institutions. »
« Agent » Tito
Tito est sà »rement un des agents les plus connus de tous ceux envoyés à Cuba par Hugo Chavez pour « se préparer ». Son nom est José Angel Castillo, il vit à Maracay et il est venu pour se soigner de la vue.
L’enfant raconte : « Un kyste m’est apparu aux yeux et on m’a opéré au Venezuela mais j’étais aveugle. Ma mère a entendu parler de ce projet et a parlé pour que l’on m’envoie à Cuba afin de voir si je recouvrirais la vue. Je suis venu, on m’a appliqué un traitement d’ozonothérapie pour améliorer ma vue ne serait-ce qu’un peu. Je vois un peu mieux. Je suis ici depuis deux ans. Ils m’ont donné la possibilité d’étudier à l’école spéciale Abel Santamaria, à Ciudad Libertad. J’ai terminé là le CM2 et j’ai beaucoup appris ».
Ton avenir ?
« Quand je serai grand, je veux enseigner le système Braille et être chanteur¼ de salsa et de merengue. »
Un message pour les enfants vénézuéliens ?
« Qu’ils étudient beaucoup. Qu’ils luttent pour que s’ouvrent les écoles et qu’ils puissent étudier pour que, lorsqu’ils seront grands, ils puissent devenir médecins et aider le peuple. »
« Agent » Juan de la Cruz Rosas
36 ans. De Caracas. « Je suis venu le 16 aoà »t, l’an dernier, pour une affection urologique. On m’a déjà fait deux opérations et il m’en manque encore une. Je me suis remis à 100%. Au Venezuela, je ne pouvais pas espérer de telles opérations parce que mes revenus ne me le permettaient pas de payer ce que coà »tent ces traitements. Je crois que ce qu’on m’a fait à Cuba vaut plus de 60 millions de bolivars (33 000 dollars). L’attention a été excellente. »
« Agent » Wilmer Manzanares
46 ans. Souffre d’une lésion médullaire. « Au Venezuela, après mon accident, on m’a dit que je devais payer 100 millions de bolivars pour me poser deux vertèbres, sans me donner l’assurance que je remarcherais. Ce prix, c’est pour la seule opération, sans la rééducation.
Alors grâce à mon commandant Chavez et à Fidel, il y a eu ce merveilleux accord au profit des pauvres du Venezuela. Je vis à Barquisimeto, à Sabana Grande. Je suis un travailleur et je devrais vendre tout ce que j’ai, même ma maison, pour pouvoir être opéré. Je devrais mettre à la rue mes trois fils et vendre la maison pour une opération qui ne m’offre pas l’assurance de marcher de nouveau.
En trois semaines passées ici, je sens déjà mes jambes, on m’a fait tous les examens et, le plus important, c’est l’affection avec laquelle on nous traite. En réalité, je n’ai besoin d’aucune vertèbre comme on me l’en avait assuré au Venezuela. Ce n’est pas un problème de vertèbre mais bien de rééducation et c’est ce que je fais. »
« Agents » Miriam Romibert et Miriam Villegas
Miriam Romibert est la première patiente vénézuélienne opérée à cÅ“ur ouvert au Cardiocentro de Santiago de Cuba, nous raconte sa mère, Miriam Villegas, et elle ajoute : « Ils l’ont opérée le 18 décembre et maintenant, exactement un mois après, elle retourne au Venezuela, complètement rétablie. Grâce à Dieu, elle s’en est bien sortie. Ils ont effectué la rééducation là -bas, à Santiago ». (L’enfant sourit, lève son T-shirt et me montre une grande cicatrice totalement saine). La mère continue : « Nous sommes de Maracay. J’ai trois enfants. »
Et pourquoi ne l’a-t-on pas opérée au Venezuela ?
« Ce serait quelque chose de très coà »teux. Je suis allée dans quatre institutions. La sonde qu’on allait lui mettre me coà »tait neuf millions de bolivars (5 000 dollars) et l’opération plus de cinq ou six millions (autour de 3 000 dollars). Nous sommes pauvres. Le seul qui travaille, c’est mon mari, dans une pharmacie, à l’entrepôt. »
Quelque chose de plus ?
« Oui, pour les médecins de Santiago de Cuba, pour les infirmières, qu’ils continuent ainsi, qu’ils continuent à aider le peuple vénézuélien. Je repars très contente. Le Dr Cueto, toutes les infirmières, tous nous ont traités merveilleusement. C’était une famille. »
« Agent » Yumié Yakary Pérez
Enfant de quatre ans. Atteint de paralysie cérébrale infantile (PCI). Est à Cuba depuis trois mois. Marbelys, sa tante, explique tandis que le spécialiste en rééducation poursuit son travail pour que l’enfant puisse agir seule :
« L’amélioration se mesure du ciel à la terre. Au Venezuela, les médecins m’ont dit de ne pas perdre mon temps ni mon argent, que l’enfant n’allait jamais marcher, alors qu’ici elle se lève déjà et peut bouger ses jambes. Voyez-la vous-même.
 »Ce processus de rééducation qu’il reçoit ici m’aurait coà »té là -bas quelque 25 000 bolivars (14 dollars) et ici, c’est toute la journée avec médecins et spécialistes, totalement gratuit. »
Note spéciale :
Le jour des entrevues de ces patients, j’ai su qu’à La Pradera s’était produit le premier accouchement d’une accompagnatrice d’un patient.
Une belle petite fille est née, aux cheveux très noirs, qui portera le nom de Branllelys Coromoto Medina. Elle est la fille de Yeissi Medina, une jeune fille qui a passé trois mois comme accompagnatrice de son père Rito Medina, qui souffre d’une paraplégie en raison d’une blessure par arme à feu.
« Mon père est venu sans marcher et il fait déjà quelques pas avec des béquilles ». Et la jeune femme est venue seule avec son père et retourne maintenant en portant dans ses bras le bébé, avec l’espoir de poursuivre ses études de baccalauréat dans sa patrie.
À La Pradera, où reviennent à la vie des centaines d’enfants, de femmes et d’hommes du Venezuela, il y a 36 spécialistes en rééducation, 16 médecins et 32 infirmières qui, avec amour, professionnalisme, dévouement et persévérance, font leurs les mots solidarité humaine dans leur expression la plus complète, auprès des presque 300 travailleurs de l’institution qui contribuent chaque jour à cette belle tâche. De plus, 27 autres institutions cubaines de santé et trois hôtels participent au succès de l’accord avec le Venezuela.
Source : Granma International (http://www.granma.cu), janvier 2003.